Là haut, sur la falaise
Samedi 13 août 2011
Conflans – Chars – Ault
181,21 km parcourus
Cette année, le 15 août tombe un lundi. Allez j’achète un billet de train pour le retour, de Boulogne sur mer. Bien que le temps prévu pour ce long week-end s’annonce gris et très humide, je pars quand même. 3 jours de mauvais temps, ce n’est pas la mer à boire.
Le Vexin français dans toute sa splendeur.
Loin d'être mures les mûres !
Au bout d’une heure de route, il commence à pleuvoir. Il fait assez doux malgré tout, du coup j’essaie une nouvelle technique. J’enlève le t-shirt et ne garde que le poncho. Avec la chaleur dégagée par le corps, le poncho colle à la peau, c’est n’est pas la meilleure des sensations mais je m’y fais.
Belle campagne normande.
Au niveau de Gisors, une petite route que je veux prendre est coupée pour cause de travaux. Qu’à cela ne tienne, je décide de passer quand même, comme d’habitude. Je m’embarque alors dans un vrai pétrin. Au bout de 30 mètres, les roues ne tournent plus, elles sont bloquées par la boue, je glisse avec mes sandales. Je suis obligé de porter le vélo nu puis ensuite les sacoches pour traverser la zone de travaux. Mais quel con alors ! J’ai perdu plus de temps et d’énergie que si j’avais suivi la déviation. Dès que je le peux, je lave les pieds et les sandales, ça glisse trop, je n’arrive pas à appuyer sur les pédales.
Confiant avant la traversée
N'importe quoi
Je roule dans la belle campagne normande sur des petites routes bordées de haies. Au niveau du ciel, il tombe de la pluie par intermittence ou ça crachote, au bon souvenir de la Bretagne au mois de juin.
Tous les chemins y mènent parait-il mais du coup je suis à moitié perdu !
Parfois j’ai l’impression de me retrouver dans le trou du cul de la France. Je traverse des villages dans des coins complètement paumés, sans commerces. Cette région à l’air assez sinistrée, tout est vieux, cassé ou à l’abandon.
Très vieille tombe, milieu 19è siècle.
Mine de rien, j’avale les kilomètres et mon idée un peu folle qui a germé en cours de route prend forme, à savoir planter la tente face à la mer. De toute façon je ne trouve pas d’endroit qui me plaise et paradoxalement, il y a très peu de place, c’est partout clôturé ou bien ce sont des champs non moissonnés.
L'église de rambures.
Les 30 derniers kilomètres face au vent et sur un plateau où il n’y a rien à voir sont difficiles mais je m’accroche, je touche au but, l’euphorie monte en moi. J’arrive en toute fin d’après-midi à Ault, mon regard se tourne vers les belles falaises. C’est là que je veux et vais dormir ! Je trouve rapidement un endroit isolé d’où je ne suis visible que depuis la mer et les quelques gens qui ramassent les crustacés 50 mètres en contrebas. Je suis heureux, j’oublie la boue de ce matin, les pluies et le vent de fin d’étape. Ca valait le coup de se bouger !
Ma récompense
Quel bivouac au bout de ce chemin ?