Enfin sorti de l'ombre
72,32 km parcourus
Le vélo de voyage commençait à s'impatienter depuis le temps qu'il était sagement remisé dans le garage, depuis exactement un 11 novembre venteux et pluvieux à accompagner un voyageur basque. Il enviait son petit copain VTT en plastique qui emmenait son voyageur sur les routes de la Beauce et de la Sarthe.
Oui cela aurait pu être un week-end à rester les pieds dans
mais l'envie de discuter longuement avec des voyageurs au très long cours a pris le dessus sur les prévisions météo plutôt maussades prévues ce week-end.
Au festival des voyageurs à Rouen fin janvier, j'ai rencontré un couple voyageant à vélo depuis 2006. Les sollicitations étaient trop fortes, du coup l'échange trop bref à mon goût et je leur avais promis de venir leur rendre visite, à vélo bien sûr.
Triel sur Seine
Pour cette 1ère sortie sérieuse de l'année, le vélo a eu droit à un coup de chiffon et de dégraissage-lubrification de la transmission.
Je m'épargne le passage par la forêt de l'Hautil, je n'ai pas encore assez de kilomètres dans les jambes pour me confronter à la montée de la gueule rouge (2 passages sérieux à plus de 12% après seulement 2 kilomètres de route, trop dur). Je prends donc le train de banlieue qui contourne la 'montagne' et après 15 minutes, me voilà enfin en train de pédaler.
Le pont coupé reliant Limay à Mantes la Jolie et au loin la centrale EDF thermique de Porcheville.
Le chien veille sur la collégiale de Mantes aux tuiles vernissées. Les arquebusiers, milice bourgeoise établie en 1452, prirent le chien pour signe et devise. Pourquoi ? Le chien, meilleur ami de l'homme, est le symbol de de la fidélité. Henri IV auraient prononcé ces paroles : "Messieurs de Mantes, je n'avais aucune inquiétude pour vous : bons chiens reviennent toujours à leur maître."
Là encore, je fais au plus facile et au plus court. Je longe la Seine jusqu'à Rosny sur Seine sur une route sans intérêts et très fréquentée par les voitures.
Un peu de répit sur le RN 13, je suis tranquille sur la piste cyclable.
Une fois sur les petites routes, le plaisir est de nouveau présent mais c'est bien trop court et me voilà vite arrivé à St André de l'Eure où je me dirige vers la médiathèque.
Le village porte bien son nom. Une belle côte longue de 1,5 km permet d'y accéder.
Isabelle et Bruno s’y trouvent depuis ce matin pour présenter une exposition photo sur le Japon ‘rouge’ durant l’Automne. Les photos sont magnifiques et il me prend soudain une envie folle d’acheter un billet d’avion cette année. Mais un peu de patience, mon tour viendra.
Là encore, ils sont accaparés par les gens qui les questionnent mais le temps passe et il est temps de quitter la médiathèque. Isabelle insiste pour que je mette le vélo dans le grand coffre de la voiture, mais têtu comme un âne, je refuse. Seulement 7 kilomètres me séparent du village où ils habitent, soit en gros une vingtaine de minutes, ce n’est pas la mer à boire.
Au moment où j’enfourche le vélo, des gouttes commencent à tomber. Finalement j’aurais peut être mieux fait d’accepter ! Je continue quand même, et je ne le regrette pas. Le soleil décline à grandes enjambées, c’est absolument magnifique. Les nuages noirs sont au-dessus de moi mais à l’horizon le ciel est dégagé, la lumière est incroyablement belle. Je profite de ce moment magique malgré la pluie qui tombe de plus en plus fort.
A peine arrivé, il est temps de se doucher et de manger car ce soir nous allons au théâtre. Nous avons juste le temps d’évoquer leur voyage mais je me rattraperai demain matin.