Je l'ai fait !!
boucle sur le plateau picard
261,45 km parcourus
Fred me réveille, il est 5h du matin ! Mais il faut être barjot pour se réveiller aussi tôt un dimanche. Et puis dehors, tout est blanc, le froid est de retour.
Solide petit déjeuner puis chargement des vélos dans la voiture et direction Verberie, à 35 km de Chantilly.
Je découvre le monde du cyclotourisme, où la moyenne d'âge est, disons .. , assez élevée. La plupart des coureurs se préparent pour le Paris-Brest-Paris, autant dire que le 200 km n'est qu'une mise en bouche pour ces fadas du vélo. Ils doivent d'ailleurs bien rigoler en voyant nos chars d'assaut et nos gros pneus (1,75).
Le départ est donné à 7h. Tous feux allumés, nous roulons dans le brouillard et assistons au lever du soleil, moment magique.
Par contre ce qui est moins magique, c'est le froid humide qui nous transit (-2°). Ca pique les doigts et les pieds. Du givre commence même à se former sur les gants et nos sourcils, ce qui a le don de bien nous faire rire.
A la faveur d'un feu rouge au bout de 15km, nous réussissons à rattraper le peloton.
C'est la 1ère fois que je roule en peloton. Le gros avantage, c'est que je fais moins d'efforts pour avancer plus vite. Nous filons en effet à plus de 28km/h de moyenne, c'est parfait, nous prenons un peu d'avance sur notre tableau de marche.
Par contre c'est difficile de profiter du paysage (heureusement quelconque pendant ces 50km), plus préoccupé par ce qui se passe devant moi. Il faut bien rester à sa place, ne pas faire d'écarts, anticiper le freinage. C'est tout un art. Les relances sont violentes et il faut un bon coup de pédale pour ne pas se faire distancer.
C'est le printemps, le beau temps est au rendez-vous
Nous nous arrêtons pour une pause pipi, nous laissons filer à regrets le peloton. Mais une fois sur les vélos, il n'est pas si éloigné qu'on pensait et on décide de partir à sa chasse. Nous partons fort, trop fort si bien que les 150m nous séparant sont difficiles à combler. Mais là encore, à la faveur d'une traversée dans un village, nous le réintégrons.
Plus le 1er point de contrôle approche, plus ça roule vite. Nous prenons la décision de rouler plus tranquille après, nous ne pourrons pas tenir à ce rythme longtemps.
2 vélos mobile participent au brevet.
Un thé bien chaud et un petit sandwich nous requinquent, les paysages changent et deviennent attrayants. La grande crainte du départ, une grande ligne droite plein est sur le plateau picard, était vaine. Le vent est quasiment nul, nous nous abritons même derrière un tracteur pendant plus de 5 km et filons à 30km/h. Le conducteur de l'engin se retourne fréquemment et se demande pourquoi nous ne le doublons pas mais il finit par comprendre notre stratagème Le 2è point de contrôle est rapidement atteint si bien que nous nous permettons de prendre une grande pause et de discuter avec d'autres coureurs.
Nous repartons en petit peloton puis au bout de 30 km, nous le lâchons, nous avons un petit coup de mou. Au dernier contrôle, nos estomac réclament leurs portions de pâtes (il est quand même 15h30).
La moindre côte est difficile pour nos amis couchés !
Le plateau picard dans toute sa splendeur.
Ensuite le paysage change enfin, nous sommes dans la forêt, c'est autre chose que les champs. Nous terminons à 3, accompagné d'un vélo mobile, véritable attraction sur les routes et villages traversés.
Dans la forêt de Compiègne, nous faisons un peu de tourisme en rallongeant le parcours de quelques kilomètres. Nous n'allions quand même pas passer à côté de la clairière de l'armistice quand même ! Petite déception, le wagon est caché dans un bâtiment.
C'est à 19h15 que je pousse un cri de joie, je l'ai fait !! 212 km ! Nous sommes les derniers mais on s'en fout ! Nous avons autant de mérite que les 1ers arrivés.
Revenu à Chantilly en voiture, je ne résiste pas au plaisir de rentrer à vélo, j'ai encore assez d'énergie dans les jambes.
Les derniers kilomètres du brevet, j'apprécie et j'en profite.
Je voulais tester mes capacités à rester longtemps sur le vélo et à avaler les kilomètres. C'est réussi. Dans 2 semaines a lieu un 300 km mais là c'est inimaginable, surtout psychologiquement. Partir à 5h du matin et se dire que je vais rester 15 heures sur le vélo Par contre Fred m'a parlé du Paris-Cambrai (215 km) au mois de septembre et là ça me branche bien.